Le projet BACAO est avant tout un pari sur l’intelligence et l’autonomie des 15 espèces que nous avons choisies.

Si l’on souhaite comparer avec une monoculture de cacao, il y a des avantages et des inconvénients. La monoculture est plus productive par hectare, on plante plus de cacaotiers donc on récolte forcément plus de fèves ! Elle est également plus “simple” à administrer : une seule phase de plantation, de désherbage et de taille car les arbres croissent plus ou moins à la même vitesse, et requièrent tous les mêmes soins.

Mais à nos yeux l’agro-foresterie a des avantages incomparables. Quelques exemples :

Les cacaotiers ont besoin d’ombrage, en particulier aux heures les plus ensoleillés de la journées. Les bananiers puis les arbres natifs à croissance rapide occupent ce rôle.

Multiplier les espèces d’arbres fruitiers c’est également réduire les risques économiques, et étaler les perspectives de revenus. Grâce aux autres fruits plantés nous avons des perspectives de ventes en fin de première année et pendant les 10 années à venir.


Par ailleurs nous avons fait le choix de planter 6 matériels différents de cacaotiers. Pour éviter de miser tout sur une seule espèce… Deux d’entre elles proviennent de graines d’arbres existants chez nos voisins, une expérimentation sur lesquelles nous n’avons aucune certitude… Les quatre autres sont des greffes faites par un pépiniériste certifié de la région. Sur les quatre, trois sont parmi celles qui ont remportées les différents prix de meilleur chocolat à échelle mondiale ces dernières années. La dernière est une espèce équatorienne connue pour sa grande productivité.

Enfin, si dans un premier temps avoir 15 espèces à protéger demande plus de travail. Sur le long terme la forêt comestible s’entretiendra seule. Pour parler un langage moderne il s’agit de permaculture, ou d’agriculture syntropique (car nous sommes sous les tropiques!). Chaque type d’abre occupe une place particulière dans un écosystème complexe, les bananiers servent d’ombrage et leurs grandes feuilles qui tombent est un apport important d’azote pour le sol. Les arbres forestiers natifs travaillent à la multiplication du mycélium (un article sur ce sujet arrive rapidement !) et protègent les arbres plus chétifs des vents, des pluies et du soleil. Les arbres fruitiers sont autant d’appels aux oiseaux et mammifères sauvages qui participent activement à l’effort de reforestation… Travailler plus d’abord, pour que la nature travaille ensuite seule.

Liste des espèces plantées

  • 1500 arbres de cacao : Aurauquita 5, San Vicente 41, Sarabena 13, CCN51 et deux espèces natives dont nous avons fait les semis
  • 30 individus du fameux bacao, un étrange cousin amazonien du cacao
  • 500 bananiers (platanos y bananos)
  • 60 avocatiers
  • 10 anon
  • 10 guanabana
  • 30 palma de açai
  • 15 chantaduros
  • 20 mangos
  • 15 papayas
  • 60 arbres natifs du territoire à croissance rapide